Cet article est consacré à Eze-village, village médiéval situé sur un éperon rocheux culminant à 429 m d’altitude. Une route « aux mille virages » permet d’y accéder depuis Eze bord-de-mer. Pour les plus courageux, le chemin de Nietzsche existe pour y monter à pied. On dit que le philosophe, logeant à la fin de sa vie à Nice, entreprit l’ascension de ce chemin, et devant la difficulté de la tâche, s’en inspira pour écrire Ainsi parlait Zarathoustra. En haut du chemin, une plaque commémorative l’explique très bien :
La montée de ce chemin très escarpé est à déconseiller aux personnes non entraînées, et la descente est également difficile car assez dangereuse par endroits.
Le village se compose de ruelles labyrinthiques, parsemées de nombreuses boutiques d’artisanat d’art.
On admire à certains endroits des jardins suspendus, très bien entretenus (ci-dessous)
Aucune voiture ne circule ici, les rues sont trop étroites. De grandes habitations en pierre sèche apportent une ombre fort appréciable. Le rez-de-chaussée de la plupart des maisons abritait jadis des structures de pressage destinées à la fabrication du vin ou de l’huile. Aujourd’hui, ce sont de petites boutiques, parfois bien cachées, voire mystérieuses…
Au détour d’une ruelle, on peut admirer des plantes succulentes, parfois d’une taille très imposante, comme ces Opuntia tomentosa et Opuntia tomentella, véritables arbres de 3 ou 4 m de haut, aux centaines de raquettes, nous offrant quelques fleurs orange.
On peut se demander comment la plante se nourrit avec si peu de terre, mais on sait que les racines peuvent faire plusieurs mètres de long, à la recherche de la moindre goutte d’eau. En voyant le nombre de fruits sur l’arbre, on peut regretter de ne pas être venu au printemps, pour admirer les centaines de fleurs qui ont du s’épanouir en même temps !
Je ne me lasse pas d’admirer ces Bougainvillées et ces Yucca rostrata, dont les couleurs ressortent si bien sur ces murs :
En regardant bien, quelques Sedum arrivent à se nicher dans les infractuosités des murs.
Dans un virage, un Agave, devenu un peu trop dangereux par sa taille ; plus loin, un Cereus en fleur avec à son pied un figuier de barbarie (Opuntia ficus-indica) :
Le chemin monte un peu, et on arrive près du but de la visite, à savoir le jardin botanique d’Eze, véritable joyau, qui fera l’objet du troisième article. Mais avant, un petit verre d’eau fraîche bien mérité au bar du jardin, à l’ombre des platanes…
Eric Kullock, 2017