Cotyledon eliseae (elisae)

Cotyledon eliseae

 

 A l’intérieur de la famille très vaste qu’est celle des Crassulacées, on trouve le genre Cotyledon, dont on parle peu souvent puisqu’il ne contient que dix espèces. Ces espèces se rencontrent au Sud et à l’Est de l’Afrique, principalement en Afrique du Sud, dans l’Eastern Cap Province.

 

 Les fleurs du genre Cotyledon produisent beaucoup de nectar, sont en forme de tube aux pétales soudés et en cinq parties, allant du jaune au rouge, pendantes, contrairement au genre Tylecodon, dont les fleurs sont érigées vers le haut. Les feuilles sont persistantes, souvent pruineuses pour éviter les brûlures du soleil. Les racines sont généralement peu profondes pour absorber très rapidement la moindre averse.

 

 

Il faut noter que beaucoup d’espèces de Cotyledon sont toxiques : en effet, mangées en trop grande quantité, elles troublent dangereusement le rythme cardiaque. Consommées en faible quantité de façon régulière, des troubles neurologiques et musculaires peuvent apparaître.

 

          Cotyledon eliseae, en hommage à Elise van Wyck, artiste botaniste sud-africaine (souvent écrite à tort elisae), se trouve facilement dans les collections. Elle vient de la vallée de la rivière Gouritz, où elle pousse sur des falaises dans des sols riches en humus. C’est une petite plante de 20 cm de haut environ, très ramifiée ; elle ressemble à un petit buisson. Les feuilles sont vertes avec un liseré plus foncé (qui peut disparaître comme la lumière est trop faible). L’inflorescence fait environ 6 cm de haut. On trouve parfois cette espèce classée sous le nom de C. golbinii.

Fleur de Cotyledon eliseae

         

      Dans sa région d’origine, il pleut 300 à 400 mm par an, c’est-à-dire la moitié de ce qu’il tombe chez nous en un an. La culture est la même que celle des autres Crassulacées, à savoir :

  • En été, on arrose une fois tous les dix jours environ, davantage s’il fait très chaud. La plante profitera mieux du grand air, quoiqu’elle s’accommode de la culture en serre toute l’année.

  • En hiver, on arrose très peu, voire pas du tout si la température est basse ; l’idéal est 5 à 10° sans eau pendant les mois les plus froids. En revanche, le maximum de lumière hivernale semble bénéfique pour avoir de bonnes floraisons l’été suivant.


 

        Comme pour la grande majorité des Crassulacées, la température minimale ne doit pas descendre sous 0 à -2°C, ce qui peut faire pourrir la plante, surtout si la terre est humide. En revanche, contrairement à de nombreux Crassula, les Cotyledon apprécient le plein soleil l’été, après une progressive acclimatation bien entendu.

         

          La terre idéale est riche et bien drainée. Les proportions que j’utilise sont 4/7èmes de terreau à géraniums, et 2/7ème de pouzzolane et 1/7ème de terre de bruyère.

 

     On peut s’amuser à tailler la plante et à la cultiver quasiment en bonsai. Le bouturage de tiges est enfantin : on coupe puis on laisse sécher la bouture 2 à 3 semaines et on replante ensuite.

 

 

       Dans sa région d’origine, elle est souvent accompagnée d’autres succulentes comme Aloe arborescens, Aptenia cordifolia, Crassula muscosa, Crassula perforata :

Aloe arborescens (jeune)

Crassula muscosa

Crassula perforata


 

Cotyledon eliseae est donc une plante facile à cultiver, qui fleurit facilement, au printemps dans le Sud de la France, plus tard au Nord. Elle trouvera facilement sa place dans la collection du débutant comme dans celle de l’amateur éclairé.

 

 

Eric Kullock, juin 2017